Je serai de retour

Je ne tiens plus dans ce brouillard assourdissant.
J'entends l'appel comme une voix pleurant mon nom.
Canal, rivière, chemins, lièvres et faons,
J'arrive c'est promis, dans une ou deux saisons.

Je ne tiens plus entre ces murs neufs sans âmes
Je retourne bientôt là où se tient ma vie.
Je ne serai pas long, en quelques coups de rames
Je serai de retour dans le plus beau pays.

Il n'y a qu'une vallée où tout peut attendre.
C'est celle là, où rien ne presserait vraiment.
Comme un grand lit de feuilles où pour longtemps s'étendre
Et passer une nuit entière en un instant.

Pourquoi se contenter d'à peine quelques branches
Quand toute une forêt attend un peu plus loin ?
Et quand les chênes chantent les autres se penchent,
J'entends les rires d'une bande de copains.

Mais des gens me disent souvent que c'est trop loin
Et que la route qui y mène est ennuyeuse.
Tout ces yeux ne voient-t-il pas ces hanches creuses
Qui enflent les courbes et l’espoir dans le matin ?

Il n'y a qu'une vallée où tout peut attendre.
C'est celle là où rien ne presserait vraiment.
Comme un grand lit de feuille où pour longtemps s'étendre
Et passer une nuit entière en un instant.

2019