Je transporte les jours blessés
Vers la rivière, très loin d'ici.
Je sens le vent se délester
Du poids de trois années d'ennui.
Deux jours ou deux ans, peut-être
Suis-je resté allongé là.
Devant la grande fenêtre
Qui dominait les autres toits.
L'aube vainquant l'ombre des nuits.
Soleil levant, là, sur mon lit
Et j'ai vu souvent le feu naître
Dans notre foyer en hiver.
Les flammes bleus apparaître
Et bien des voix se taire
Il faut crier ce que l'on sent,
Il faut voir ce qui se passe
Des hommes une impasse
Et personne ne comprend.
L'aube vainquant l'ombre des nuits.
Soleil levant, là, sur mon lit